Commande pérenne pour Lyon Parc Auto, parking des Halles, Lyon.
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Au cœur de la Part-Dieu, le parking des Halles de Lyon Parc Auto (LPA) abritait un toit-terrasse inutilisé depuis cinquante ans. J’ai choisi de transformer ce vide en un lieu de respiration et de rencontre, un espace de traversée au milieu d’un environnement urbain dense et minéral.
Deux gestes structurent mon intervention : un ruban jaune qui prolonge la spirale architecturale et agit comme un signal dans la ville, et une série de modules traversants qui offrent des passages, des abris partiels et de nouvelles perspectives sur l’horizon urbain. Le corps devient ici l’instrument de mesure : marcher, s’arrêter, lever le regard pour réinventer sa relation à la ville.
Commandé et financé par LPA, conduit avec Art Entreprise (AMO), le projet a demandé une grande précision de conception. En collaboration avec l’architecte William Wilmotte (WWA), chaque détail
a été travaillé pour assurer la justesse technique et l’intégration dans le bâtiment existant. Le dialogue avec la paysagiste Anne-Laure Giroud a permis d’ancrer les modules dans une continuité sensible avec la végétation et les circulations, afin que l’ensemble devienne un lieu de déambulation, de pause et d’expérience.
Ce projet illustre ma recherche sur des espaces presque- habitables : ni fonctionnels ni décoratifs, mais des contre- espaces ouverts, fragiles et collectifs. Ils offrent moins des usages prescrits que des possibilités de projection, de rêverie et d’invention commune, une échappée face à la standardisation de l’espace urbain.
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Mengzhi Zheng © ADAGP, Paris, 2019 + LPA / WW Architecture / Anne-Laure Giroud
Photos © Guillaume Perret, plus2sens – Julia Guérin, Mengzhi Zheng
extrait :
L’intervention d’un plasticien dans l’espace public rejoue à chaque fois des enjeux esthétique et éthique qui renouvellent les questions qu’ont posées plusieurs mouvement artistiques du XXe siècle liées à l’art dans la vie : les relations à l’environnement, au public sont, chaque fois, à réinventer. Précisément pour Mengzhi Zheng dont le travail plastique (sculpture, installations et dessins) tracent des lieux à la frontière de l’habitat et de l’espace non-habité. Deux gestes de nature hétérogène président à sa proposition. D’abord, il souligne, et double les deux éléments emblématiques de la construction de Zumbrunnen : l’escalier blanc accolé à l’hélicoïde en béton désactivé. Et puis par l’installation – au sens architectural et plastique – d’une dizaine de modules sur le toit terrasse. S’y reconnaissent les lignes, l’encadrement d’une vue, qui laissent sa place au Vide-Médian et constituent la pratique de Zheng …